Aussi appelés troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA), les troubles DYS font partie des troubles cognitifs développementaux et sont donc dus à un dysfonctionnement au niveau des fonctions cognitives du cerveau.
Parmi les TSLA on retrouve : la dyspraxie, la dysgraphie, la dysphasie, la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dysmnésie, la dyschronie, la dysgnosie, la dysthymie, les troubles dysexecutifs, trouble de l’adaptation et le TDA/H (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité).
• Conséquences des troubles DYS sur la personne
Les troubles DYS ont des conséquences sur la communication et les apprentissages principalement, mais ils impactent la vie quotidienne en général et peuvent même avoir des effets négatifs sur l’image de soi. En effet, le regard des autres est très impactant pendant l’enfance, l’enfant peut facilement se sentir à l’écart et avoir l’impression que sa différence le rend moins important et moins capable. Cette perte d’estime de soi est un risque pour son épanouissement scolaire et personnel.
Un problème récurrent pour les personnes atteintes de troubles DYS est celui de la surcharge cognitive. Elle peut apparaître lors d’une situation de double tâche, c’est-à-dire une situation qui demande la sollicitation de deux activités cognitives en même temps. Par exemple, participer à une dictée demande d’écouter et de réécrire ce qui est entendu, une double tâche qui peut s’avérer difficile à exécuter lorsqu’on est atteint de dyslexie ou de dysphasie, car une seule des deux nécessite trop de concentration pour pouvoir exécuter la deuxième. Il existe donc des façons d’adapter la tâche pour séparer les activités en deux temps et ainsi alléger la charge cognitive de la personne.
• Diagnostic et traitement
Pour obtenir un diagnostic, le médecin doit d’abord exclure tout autre facteur pouvant freiner l’apprentissage comme une déficience intellectuelle, neurosensorielle et des difficultés psychiatriques ou d’environnement social. Un bilan spécialisé pourra ensuite être réalisé selon les difficultés rencontrées.
Ces troubles nécessitent la plupart du temps de faire de la rééducation, d’obtenir un suivi psychiatrique et de recevoir une éducation adaptée afin de donner accès à plus d’autonomie et au développement de toutes les capacités cognitives impactées comme non impactées par le trouble.
• Critiques des classifications en psychiatrie
Les classifications actuellement utilisées pour diagnostiquer les troubles cognitifs en psychiatrie sont principalement issues de la 5ème édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux et des troubles psychiatriques (DSM-5), établie par l’association American Psychiatric et sortie en 2015. Elles sont reconnues par l’OMS dans la dernière version de la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes (CIM-11).
Il est intéressant de noter que ces classifications et ce manuel en général sont très critiqués et questionnés, notamment le terme parapluie de “trouble neuro-développemental”. Il en va de même de la pertinence de l’origine neurobiologique de ces troubles qui ne présente pas de consensus au sein de la profession psychiatrique. Quant à la Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent (CFTMEA), elle possède un système classificatoire encore différent, tout comme son approche.
Ce type de classification évolue donc dans le temps et selon les institutions, même si les troubles du langage et des apprentissages (TSLA) sont à ce jour communément réunis sous ce label, mais il se pourrait que cela change dans le futur.
Lire aussi :
Sources :
- Inserm
- Association Coridys
- Fédération Française des Dys (FFDys)
- Association DYSPOSITIF
- apprentidys.be
- Les « troubles neurodéveloppementaux » : analyse critique, Anne Delègue (Pédopsychiatre)